23 octobre 2006

Le rêve réalisé

Jour J-1 : cette news vous est offerte par :

Un assureur de renom mais également mon employeur lequel m'a rapidement soutenu dans cette aventure qu'est l'ironMan d'Hawaii.
Merci également à tous les collègues qui m'ont manifesté leur soutien à l'approche de l'événement !!!



Lendemain de veille, je suis courbaturé de partout mais j'ai quand même trouvé le courage de rouler 1h10 et de "pondre" le compte-rendu de cette journée magique !!!

Celui-ci sera bientôt glissé dans la rubrique compte-rendu mais en attendant, le voici parmi les news !



21 octobre 2006 – Ironman Worldchampionship – Hawaii

3h30 du matin, le réveil sonne…
Incroyable, j’ai passé une toute bonne nuit !
Lever rapide pour aller me préparer les pâtes qui me permettront de faire un dernier plein d’hydrate de carbone.

A 4h00, je suis prêt… Reste encore à réaliser une dernière interview en direct pour FM Brussel.

Dès celle-ci finie, petit message sur le blog et nous nous mettons en route pour le départ. Comme d’habitude, je ne parle plus, je suis déjà dans ma bulle, déjà dans ma course.
A peine arrivé dans l’aire de départ, place à la première formalité : nous faire marquer notre numéro de dossard sur les bras.
Tout est bien organisé, c’est rapidement fait.

Seconde étape, préparer le vélo c’est-à-dire y placer les bidons de boissons pour la course, y fixer quelques barres ou gels énergétiques et pour terminer, gonfler les pneus…
Stress énorme à ce moment : ma pipette se dévisse du boyau ! Impossible de le gonfler ! Je me rends vite auprès d’une assistance technique (Tout est vraiment pensé pour rassurer les athlètes). Le mécanicien met en place une solution de fortune en espérant que ça tienne jusqu’au bout… Je ne suis pas plus rassuré que cela mais bon, il a l’air confiant en sa solution (Et de fait, elle tiendra jusqu’au bout !).

Voilà, tout est prêt, je n’ai plus qu’à me rendre dans l’eau pour assister au départ des pros. Je pensais qu’il y aurait des files pour accéder à la jetée mais pas de soucis, tout se déroule vraiment bien, l’organisation est au top !

6h45, le départ des pros est donné avec un speaker déchaîné… L’hélicoptère survole leurs premiers mètres.
Plus que 15 minutes et ce sera à nous. Avant de m’élancer vers la ligne de départ, je vois Christophe Spelmans, Xavier Diepart et Michaël Lardinois… Un « bonne m… » collectif et on se jette à l’eau.

6h58 – BOUM départ avec deux minutes d’avance pour 3800m. Pas de soucis les premiers mètres, je pense avoir choisi le bon emplacement de départ mais après 30 secondes, je déchante, la « bataille commence » : les coups s’échangent (parfois volontaires), on se passe les uns au dessus des autres, certains zig-zaguent… Tout cela pour se faire une place… C’est propre à chaque départ natation d’un triathlon mais là, le problème, c’est que cela se prolonge… Le niveau des nageurs est tellement homogène que le peloton ne s’étire pas assez vite…
Pour ne rien arranger, dès que nous sortons de la baie, les vagues font leur apparition (même si elles ne seront pas énormes au final)
Ce n’est qu’après 1000mètres que cela se tasse…
Au demi-tour, je me sens très bien mais j’hésite à y aller. C’est à ce moment qu’un triathlète ou plutôt une torpille me dépasse. Ni une, ni deux, je saute dans ses pieds… En natation, l’effet d’aspiration ça existe aussi ! Nous voilà reparti pour une remontée assez incroyable… Ma torpille semble se jouer des autres nageurs, il se faufile entre les groupes, nous repassons des paquets de nageurs entiers. Je m’accroche derrière lui, c’est ma chance du moment.
Au sortir de l’eau, je regarde mon chrono : 1h05… Ben mince, ce n’est pas si bon que cela, c’est même mon moins bon chrono sur IronMan. (Note : Les temps ont toutefois été très lents dans l’absolu. Meilleur temps en plus de 53’)

Arrivé dans la zone de transition, je perds le sac dans lequel je dois placer mes affaires de natation devenues inutiles… Je m’énerve à le retrouver et finalement donne tout à un bénévole.

Je cours vers mon vélo et c’est parti pour 180 kilomètres. Après 4 kilomètres, un premier long faux plat… Certains emmènent déjà des braquets démentiels… je reste concentré sur mes pulsations et passe la bosse à mon train.
Retour sur Kona ensuite et nous voilà parti pour Hawi à 75 km de là.

Quelques dizaines de mètres devant moi, un peloton se forme… Pas possible de m’y joindre, je suis déjà en léger sur-régime. Je continue donc seul toujours à mon rythme. Voilà qu’ensuite un peloton de 15 coureurs me passe.
Mince, là, je ne laisse plus aller. Je me place à l’arrière et les tient à distance (La règle ici étant de se tenir à une distance minimum de 4 vélos histoire de ne pas bénéficier de l’aspiration).

Mi-course : la montée vers Hawi, sorte de long faux plat qui se termine par un raidillon.
J’ai déjà remonté pas mal de coureurs et quelques féminines pros. J’entame l’ascension en compagnie de Fernanda Keller. Bon, OK, ok, tous les triathlètes le savent, il y a plus désagréable comme compagnie.
Nous resterons ensemble toute l’ascension.
Au turning point, nous voilà parti pour plusieurs kilomètres de descente plein gaz.
Jusqu’au 140e kilomètre, tout tourne rond mais c’est là que je commence à flancher, je n’arrive plus à enrouler mon braquet… Là, je crains de voir ma course déjà foutue.
Mais non, ce n’est que le vent. Jusque là, nous n’avions pas eu vraiment de souci avec celui-ci mais là, nous l’avons vraiment de face.
Pendant 20 km, je vais m’accrocher pour tenter de ne pas perdre trop de temps.
Miracle au 160e, voilà que le vent tourne et nous propulse en avant… Il est dans notre dos à présent. J’avale donc les derniers kilomètres à près de 40 de moyenne.
Au final : 5h02… Flûte, je passais presque la barre magique des 5 heures…

J’arrive à la dernière transition en un peu plus de 6h… Il me reste près de 3h50 pour casser la barre des 10 heures ce qui était mon objectif un peu fou d’avant course.

Mais à peine les premières foulées effectuées, aïe, aïe, aïe, je ne le sens pas. Sur Alii Drive, j’arrive à maintenir un rythme régulier mais je ne suis pas bien et me sens parti pour une vraie galère. Je m’efforce de maintenir le rythme. Cela passe mais je sens que le coup de barre n’est pas loin. Et pourtant les kilomètres défilent. Je passe au 20e en 1h34.

Et là, tout d’un coup, les sensations reviennent, je me relance, ma foulée s’allonge et alors que je n’arrêtais pas de me faire dépasser, je reprends à mon tour des coureurs.

Arrive Energy Lab, là où la course se joue paraît-il (Hawi, Alii Drive, Energy Lab sont des noms qui reviennent toujours lorsque l’on parle de l’IronMan d’Hawaii… ce sont les zones stratégiques de la course)… En tout cas en ce qui me concerne, cela tourne toujours bien ! Je continue ma remontée. Pour sortir d’Energy Lab, il y a une belle bosse à grimper suivie d’un long faux plat.

C’est sur le faux-plat que mes sensations s’étiolent… Mon rythme baisse, dangereusement. Au 34e km, je dois m’arrêter pour vider ma vessie.
Je me relance mais le rythme n’y est plus. Mince, je perds plein de places… Mes cuisses sont en feu. Mais je pense à tous les messages d’encouragements reçus et je ne renonce pas.
Enfin, je rentre dans Kona mais que l’arrivée me semble loin… Dans la dernière descente, ma gorge se serre ! Je vais y arriver, je termine cette course qui m’a fait rêver ! Je réalise pleinement ce qui m’arrive… Je veux savourer ces derniers mètres. Je regarde les spectateurs, je m’imprègne de l’ambiance !
Arrivé dans la dernère ligne droite, je vois le chrono ! 9h48 !!! C’est fou (Pour info, j’avais dû relancer mon chrono pour la course à pied, je ne savais donc pas exactement le temps réalisé… Je pensais arriver aux alentours de 9h58 !) !
Je passe la ligne en entendant le speaker prononcer mon nom ! I DID IT !!!!

J’AI TERMINE HAWAII !

Le rêve réalisé !

La ligne franchie des bénévoles viennent à ma rencontre, me passent un collier de fleur autour du cou et s’inquiètent de mes moindres besoins.

Je suis conduis vers les tables de massages (non sans avoir fait un détour pour un morceau de pizza !) où deux masseuses ( !!!) éliminent le plus gros des toxines accumulées dans les muscles.

Ensuite, je retrouve les autres coureurs et, surtout, Sonia ! Quelle bonheur de pouvoir partager cet instant avec elle !

Quelques instants plus tard, nous rentrons pour l’appartement sous une averse tropicale version longue durée ! Pauvres athlètes encore en course à cet instant ! Je leur tire ma casquette !

A présent, je vais prendre quelques jours de repos, toujours en plein Pacifique mais sur une autre île… Et puis il sera temps de songer à la saison prochaine !
The show must go on :-)


Pour ceux qui souhaitent voir la vidéo de mon arrivée, cliquez ICI (Sorry pour la pub qui précède)

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